La publicité

N’étant plus dans le domaine des communications de manière active depuis quelques années, j’ai pu prendre un certain recul par rapport à mon ancien métier. Façon de parler, puisque je pratique encore le métier de graphiste, mais à temps partiel.

Première constatation, je comprends de mieux en mieux pourquoi ce domaine n’est pas fait pour moi, du moins, à temps plein.

Ennuyant. C’est le premier mot qui me vient à l’esprit lorsque je regarde les sites internet de mes anciens compétiteurs. Ils ont tous un site à peu près pareil suivant les dernières nouveautés en termes de HTML5 et de JavaScript. Des « catchlines » utilisant des expressions communes dites « coquettes ». C’est d’une tristesse incroyable…

Voici un extrait du livre La liberté n’est pas une marque de yogourt de Pierre Falardeau qui me repasse par l’esprit pendant que je visite certains de ces sites : « Personnellement, j’ai toujours refusé de faire de la pub, peut-être par paresse ou par manque de talent, mais aussi par respect par moi-même. Pour ne pas trop me salir. Pour ne pas rajouter à la pollution des cerveaux. Ça fait un peu ancien, je sais, mais c’est comme ça. Aux faiseux d’annonces j’ai toujours préféré les vidangeurs et les égoutiers. Ils font un travail honnête. Un travail utile aux autres hommes. Eux, ils ramassent les ordures, ils ne participent pas à en créer. Ils travaillent à la beauté du monde et non à l’accumulation des saletés. »

Voilà d’ailleurs pourquoi je suis devenu infirmier, pour répondre à la question que plusieurs me posent ou que vous vous poserai peut-être en lisant ce texte.

Je ne veux pas dénigrer mon ancien métier, or, je porte un jugement sévère sur le monde de la publicité. À cet effet, j’invite ceux qui ne l’ont pas fait à découvrir le livre et / ou le film 99 Favec l’acteur Jean Dujardin. Une excellente représentation de ce que je méprise.

La mode tue l’originalité

En premier lieu, j’ai intitulé ce texte : La mode tue l’originalité. Je me suis ravisé. Je dirais plutôt que la pub tue l’intelligence humaine ; le sens critique ; le jugement et l’autocritique.

Ce n’est toutefois pas faux de dire que ça tue l’originalité. Il s’agit qu’un original ait une idée pour qu’une panoplie de crétins l’imite. Je sais, je l’ai déjà fait. Eh oui, je suis conscient, « monkey see, monkey do ». Je n’ai pas de problème en ce qui concerne la socialisation. Pour ce qui est de l’art, et surtout de la pub, non merci. Et là, je ne parle pas d’inspiration. Je ne parle pas de coïncidence. Vous me suivez ?

Finalement, ce texte n’est pas une ode aux créatifs trouvant de nouveaux concepts qui donnent des frissons (et mouille la culotte du créateur innovateur). C’est une tentative — modeste, j’en conviens — de « wake-up call » afin que certains puissent réaliser que nous sommes en train de nous (auto) pourrir le cerveau entre humains. Vive le progrès! ¡ Viva la Revolución !, tant qu’à y être.

Allez, je vous laisse visionner 99F, si le cœur vous en dit…

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